1, Place Saint Ange : Hôtel de la famille de Gilraen

Citation :: Hôtel de Gilraen, place Saint Ange. Demeure de nobles, située en un lieu prestigieux de la ville, appartenant à la famille de Gilraen. La bâtisse, imposante par sa taille, son architecture soignée, aux finissions travaillées, se distingue des autres maisons l’entourant par sa façade somptueuse, resplendissante par le travail de sculpture fait dessus. Sur la devanture, d’immenses fenêtres se dressent, pour laisser entrer la lumière du jour à l’intérieur. Les façades de la demeure sont ornées de diverses sculptures, et les portes, imposantes et massives, ont leurs bois travaillés et décorés, gravés de motifs élaborés et complexes.

A l’intérieur de la demeure, qui comprend un nombre conséquent de pièces, se trouve en son centre, une petite cour intérieur, où la végétation et autres plantes sont à l’honneur, qui se voit être là, un endroit idéal pour méditer, se reposer à l’air libre. L’Hôtel de Gilraen, derrière ses portes ravissantes, débute, pour le visiteur, par un grand hall d’entée, imposant et majestueux, où trône un immense escalier en bois précieux et ouvragé, bois provenant de la région, s’élevant avec majesté vers le premier étage. Le hall, orné de boiseries de grandes qualités, donne sur un grand salon d’une part, et divers autres pièces de réception. A l’étage, l’on retrouve précisément plusieurs appartements privés, dont celui occupé par le Comte JeanJacob et son épouse, la Comtesse Arielle. Le jeune Laurens, pour sa part, préféra s’octroyer et s’installer dans celui face à celui de ses parents, dans un appartement privé tout aussi luxueux, comme tous ceux que compte l’Hôtel de Gilraen.

A l’intérieur de l’appartement privé du jeune Laurens, fils héritier de la famille Gilraen, l’on trouve un petit salon, situé en entrée, tandis que sur le côté, se tient la salle d’eau. Dans le fond de l’appartement, avec une vue sur la cour intérieur de la bâtisse, la chambre du jeune homme. Un petit bureau se trouve aménagé dans une pièce, juxtaposé au petit salon, à l’opposé de la pièce d’eau. Le mobilier est des plus luxueux, tout comme l’ensemble de la décoration intérieur, mais aussi extérieur de la bâtisse. Pour entretenir, et faire vivre l’Hôtel de la famille de Gilraen, un personnel qualifié se tient aux ordres des membres de la famille, comptant parmis eux, un Intendant, un cuisinier aidé de quelques commis, mais aussi des valets, des femmes de chambres, et pour finir des gardes, en factions à toutes entrées donnant sur l’extérieur, la rue, mais aussi la cour, en plus de ceux que l’on peut apercevoir ici et là à l’intérieur.

[HRP : Merci de respecter la description des lieux, ainsi que le RP.]

Hôtel de Gilraen, Place Saint Ange. Ce lieu avait souvent été cité par sa mère, tout au long de sa jeunesse, et souvent décrit au jeune homme. Aujourd’hui que le jeune Laurens était venu s’installer à Bruges, dans le Comté des Flandres, tout comme son père, le Comte JeanJacob, il était donc tout naturel pour le fils héritier de la famille Gilraen, de venir visiter, et enfin découvrir par lui-même, cette propriété possédée par ses parents. Depuis sa plus tendre enfance, Laurens avait eut l’habitude de voyager, sa mère étant une grande adepte d’aventure, et il lui avait été donné alors de faire maintes rencontres, découvertes. Il avait passé la plus grande partie de son enfance dans l’Oustau de Gilraen, en Béarn, aux côtés de sa mère, de sa sœur et de son petit frère. Il y avait grandit, protégé du monde extérieur, recevant la meilleure éducation possible, tandis que le temps avait passé si vite pour le jeune garçon...

Bientôt était venu le temps pour Laurens de s’affirmer, et commencer sa vie d’adulte. Il commença alors une formation pour devenir rapidement ambassadeur. Comme sa mère, sa sœur avant lui, ce fut une révélation. La diplomatie était une matière si riche et intéressante, que Laurens s’y épanouit immédiatement. Aujourd’hui, devenu Brugeois et fier de l’être, le jeune garçon se trouvait devant l’Hôtel appartenant à sa famille, au même titre que d’autres demeures et domaines. S’avançant avec une légère hésitation, celle là même ressentit face à l’inconnu, il fut reçu en premier lieu, par les deux gardes postés de part et d’autre de la porte d’entrée, surveillée en permanence…

Nul besoin au jeune homme de s’annoncer, car sa venue avait été préparé, par une missive au préalable de la Comtesse, aux domestiques de l’Hôtel. Aussi, l’Intendant des lieux avait il tout organiser au mieux. Un salut très militaire de la part des soldats, la porte d’entrée s’ouvrait dès lors devant le jeune garçon. Dans l’embrassure, un homme, plus âgé que Laurens, un visage sérieux et humble, attendait le jeune garçon. Habillé avec élégance, il semblait être un homme très distingué, doté d’une grande politesse, et bien que Laurens eut été fils de noble, certaines manières, et autres bizarreries du protocole l’impressionnait toujours, le rendant même parfois mal à l’aise, dans ce qui était pour lui, son univers, depuis toujours…

"Bien le bonjour Messire Laurens. J’espère que Monsieur a fait bonne route, et qu’il trouve la ville à son goût ? Sa Grandeur, votre Mère, nous a prévenus de votre venue en votre demeure. Soyez assuré que tout à été organisé pour que vous puissiez vous installer et vous sentir au mieux chez vous Messire Laurens. "

Surprit, impressionné, Laurens ne savait quoi dire en l’occasion. Invité à entrer par l’Intendant, qui lui ouvrait le passage, le jeune garçon se décida à entrer enfin dans l’Hôtel, arrivant en premier lieu dans l’immense et imposant hall d’entrée, qui avait la faculté extraordinaire de vous faire sentir tout petit, et extrêmement humble. Alignés devant le majestueux escalier en bois précieux, tous les domestiques s’étaient rassemblés, pour souhaiter la bienvenue au jeune homme, au fils héritier. Assurément, l’Hôtel n’avait jamais été déserté pendant l’absence des maitres des lieux, et les domestiques avaient veillé au bon entretien de celui-ci. L’Intendant vint alors faire les présentations…

"Que Messire Laurens me permette de lui présenter le personnel de maison. Je vous présente ici donc les femmes de chambre, qui ont pour fonction de veiller à l’entretien des appartements privés et des chambres. Votre cuisinier, aidé par ses commis, sera à votre disposition pour vous préparez des mets et repas digne de vos envies. N’hésitez pas à lui transmettre vos préférences et vous gouts Messire Laurens. Ici, voici vos valets, et vous avez également les gardes, dont vous avez croisé deux d’entre eux, à la porte. Je me présente enfin, je suis Hans votre Intendant."

Laurens ne pouvait qu’être humble, et surtout mal à l’aise devant tout cet étalage de courtoisie, de domestiques à son service, lui qui avait apprit à rester simple et humble, malgré son nom, sa famille. Il lui faudrait certainement un certains temps pour s’y habituer. Toutefois, désireux de s’adapter, et de faire connaissance, le jeune garçon se permit à demander…

"Quel est le nom du cuisinier Hans ?"

"Votre cuisinier se nomme Niels Monsieur."

"D’accord."

Faisant face à son tour à l’ensemble du personnel, Laurens tenait toutefois à se présenter, et les saluer, de manière courtoise et polie. Il était ambassadeur, et savait respecter les gens, et bien qu’il fut le fils héritier, jamais il ne se permettrait d’être odieux avec toutes ces personnes à son service. Légèrement mal à l’aise devant eux, et tandis que l’Intendant se tenait à la droite du garçon, en responsable des domestiques qu’il était, Laurens pu continuer…

"Et bien, bonjours à tous. Je suis heureux de venir vivre ici, et sachez que j’ai longuement entendu parler de cette demeure par ma mère. Je suis certains que nous arriverons à cohabiter ici dans le respect et la bonne entente. Vous le découvrirez avec le temps, mais je suis finalement quelqu’un d’assez simple. "

Un signe de tête en guise de salut, et Hans, s’assurant que le jeune homme avait finit, frappa par deux fois dans ses mains. A ce signal, les domestiques saluèrent Laurens, en défilant devant lui un par un, puis, repartirent à leurs tâches et fonctions, laissant le garçon et l’Intendant seul dans le hall. Se penchant pour parler à son Intendant, Laurens émit une demande…

"Hans, une amie à moi doit venir me rendre visite. Pourriez-vous me prévenir à son arrivée ? Je lui ai dit qu’elle pouvait venir me rendre visite à sa guise."

"Bien Monsieur, il sera fait ainsi. Dois-je faire préparer du thé ?"

"Euh… Je ne sais guère… Nous verrons une fois qu’elle sera là"

"A votre guise Monsieur."

Laurens sourit à son Intendant, puis, grimpa l’immense escalier pour gagner son appartement privé, guidé par Hans, tandis que d’autres domestique, avaient, au préalablement, monté les affaires du jeune homme dans ses appartements privés…

Joie arrive sur la grande place Saint Ange, chaque fois qu'elle passait sur cette grande place elle regardait avec émerveillement les grandes battisses... Jamais elle n'aurait pensé passer la porte d'une d'entre elles...

Deux gardes étaient postés devant la porte de l'hôtel de Laurens... Tout en s'approchant elle se dit qu'il était bien gardé...

Joie saluts les gardes d'un signe de la tête et se présente...
Bonjour, je suis demoiselle Joie Vygnard, je suis attendu... Pourriez-vous prévenir messire Laurens de Gelraen ou son intendant je vous prie !

Son cœur se met à battre très fort dans sa poitrine, elle appréhende le moment où elle va passer cette grande porte...

Tandis que Laurens, au premier étage en son appartement privé, s’afférait à ranger ses affaires convenablement, prenant doucement mais surement ses repères et ses aises dans ce qui était désormais, sa nouvelle demeure, les gardes furent témoin de l’arrivée de l’amie du jeune garçon, venue lui rendre visite. N’ayant point pour fonction d’accueillir les visiteurs ou invités, ceux-ci regardèrent avec détachement et une légère indifférence la jeune femme, tandis qu’un autre soldat, en rentrait, qui n’était pas posté comme ses collègues, entra dans la bâtisse quérir l’Intendant. Quelques courtes minutes suffirent, pour la grande porte d’entrée s’ouvre, laissant le passage libre à la jeune demoiselle, tandis que les deux gardes lui adressaient un signe de tête, en guise de droit de passage. Il n’avait point prit la peine de vérifier si celle-ci était armée, ayant reconnus alors une employée de la maréchaussée de la ville. Se tenant devant la porte ouverte sur l’intérieur du hall, l’Intendant, habillé d’un costume sombre et très distingué, accueillit avec une grande courtoisie et politesse, l’invitée…

"Bonjour Mademoiselle Vygnard. Je vous prie, prenez donc la peine d’entrer. J’ai été informé de votre visite par le Maître. Messire Laurens devrait arriver d’un instant à l’autre."

D’un signe de la main, il invitait la jeune femme à plus entrer dans la demeure, dans ce luxueux et immense hall d’entrée, dont les murs étaient couverts de boiseries luxueuses, véritables chefs d’œuvre d’orfèvres des artisans de la région. Un valet sortit d’une petite porte de service, située sur le côté de l’immense escalier, saluant la visiteuse au passage, avant de gravir avec élégance, l’escalier central, imposant et majestueux. S’en doute était il partit chercher le jeune homme, car l’on entendit soudainement, la voix du jeune garçon, à l’étage du dessus. En attendant, Hans, l’Intendant des lieux, conviait Joie à le suivre, la guidant alors vers la porte de droite, qui menait à un salon convivial et chaleureux. La cheminée présente laissait échapper une douce chaleur réconfortante, tandis que l’on trouvait quelques canapés, des tables, donnant l’impression d’un petit salon où l’on faisait patienter les invités, le temps de prévenir l’hôte des lieux. Rapidement, Laurens rejoint son Intendant, lui adressant un signe de la tête…

"Monsieur, Mademoiselle Vygnard vous attend dans le petit salon."

Laurens adressa un sourire, heureux de savoir que son amie était venue lui rendre visite, comme promis. Dans cette immense bâtisse, le jeune garçon avait très vite l’impression d’être seul, et ce n’était guère un sentiment agréable à éprouver. Bien qu’il disposait d’un travail conséquent, en tant qu’ambassadeur, il préférait passer l’après midi, entouré d’amis et de gens sympathiques. Encore peu habitué au lieu, Laurens, d’un regard, demanda à son Intendant la direction du salon. Désignant la gauche de son index discrètement, il fut immédiatement comprit par Hans, qui affichait un sourire amusé, tout gardant cette courtoisie et ce sérieux…

"Le salon où l’invitée de Monsieur attend est à droite."

"Ah merci Hans. C’est grand…"

"Très grand oui Monsieur."

Hans, tout comme les autres domestiques, n’étaient pas là pour contredire ou contrarier le jeune garçon, au contraire. Tandis qu’un valet venait conduire le jeune garçon jusqu’au salon, évitant ainsi que celui-ci ne se perde avant d’arriver à la pièce où l’attendait Joie, l’Intendant, retourna à ses occupations. En tant qu’Intendant, il avait en charge toute la demeure. De la surveillance des domestiques, en passant par l’hygiène et la propreté des lieux, passant par l’embauche éventuelle de nouveaux serviteurs, allant même jusqu’à vérifier la sécurité de l’Hôtel, et ainsi donc, du jeune héritier. Le valet ouvrit la porte à l’arrivée du jeune Laurens, le précédant dans le salon…

"Messire Laurens de Gilraen !"

Laurens entra dans le salon, gêné d’être annoncé de la sorte, tandis qu’il adressait un sourire amical à son amie. Se penchant pour venir parler à voix basse au valet, le jeune homme lui demanda…

"Vous allez m’annoncer comme cela à chaque fois ?"

"Que Monsieur me pardonne, c’est là le protocole."

"Ah… fort bien."

Venant vite rejoindre son amie, Laurens lui fit immédiatement et sans attendre la bise, l’invitant à s’asseoir sur le canapé, proche de l’immense cheminée…

"Bonjour Joie. Je suis content, tu as réussi à te libérer un peu. Bienvenue tout d’abord."

Gardant ce sourire si sincère et si chaleureux, Laurens tentait de mettre à l’aise la jeune femme, qui semblait, et cela pouvait se comprendre, fort impressionnée par la demeure…

"Tu as passé une bonne journée ?"

Subitement, Laurens venait de se rendre compte qu’il tutoyait son amie depuis son arrivée. C’était bien là la première fois, et il en fut immédiatement troublé. Rougissant quelque peu, il reprit avec gêne…

"Excuse moi, ça ne te dérange pas qu’on se tutoie Joie ? Je préférerais… "

Joie ne comprenait pas pourquoi les gardes ne bougeaient pas, voyant un soldat rentré Joie allait s'énerver en leurs demandant pourquoi ils ne bronchaient pas quand soudain la porte s'ouvre et d'un signe de la tête ils leur font comprendre de rentrer... sa colère retombe et son angoisse revient au galop...

Un homme habillé de sombre la reçoit, elle comprend de suite que c'est l'intendant, elle le salut d'un signe de la tête et rentre... Une fois dans l'hôtel Joie reste bouche bée, le hall est immense et se grand escalier central en bois majestueux l'impressionne... Elle suit l'intendant tout en admirant la beauté de ses lieux...

L'intendant ouvre une porte à droite de l'escalier et l'invite à entrer... Joie se retrouve dans un salon immense des canapés des tables... mais pas de Laurens... Joie n'ose pas bouger, elle se retrouve au milieu de la pièce regardant les flammes danser dans la cheminée... Elle attend avec impatience Laurens, de le voir cela va sûrement la rassurer...

La porte s'ouvre et un homme au visage grave annonce Laurens de Gilraen, voyant Laurens le précéder un grand sourire sur le visage de Joie se dessine et se retient de rire quand le valet lui fait comprendre que c'est le protocole de l'annoncer ainsi...

Elle se sent mieux, sa tension tombe quand Laurens lui fait la bise, elle le suit et s'assoit à ses côté sur le canapé tout l'écoutant parler en le regardant dans les yeux...

Ça ne me dérange pas du tout l'on se tutoie... Bien au contraire Laurens.

Tu ne pas t'imaginer comme je me suis senti très mal à l'aise en rentrant dans l'hôtel, ils sont très sérieux tes domestiques... Ton hôtel est très beau Laurens tu dois te sentir très bien ici "Lui sourit"

Ça lui fait tout drôle de le tutoyer...

Je suis allé à la maréchaussée superviser le travail de mes sergents... J'ai envoyé les lettres de guet aux personnes étrangères de Bruges qui sont arrivés aujourd'hui et ensuite je suis allé étudier toute seule la Tactique de base pour la voie de l'armée... Et toi qu'est-ce que tu as fait Laurens ?

Satisfait et heureux de ce moment passé en compagnie de son amie, Joie, Laurens pouvait enfin converser avec quelqu’un qui lui était fort agréable, que le jeune homme appréciait. La jeune demoiselle avait de suite était très sympathique et amicale à son égard, lorsque le fils héritier de la famille de Gilraen était arrivé à Bruges, en ce nouveau Comté pour lui. Bien sur, son père, le Comte JeanJacob, était un personnage célèbre et connu en ces terres, mais il en était tout autre pour Laurens. Se retrouvant seul, en cette immense bâtisse, livré à lui-même en quelque sorte, le jeune garçon ne rechignait donc pas à cet instant de détente, de dialogue avec une amie, venue lui rendre si gentiment visite. Lui souriant amicalement et avec courtoisie toujours, Laurens écoutant attentivement les dires de la demoiselle, comprenant qu’effectivement, il devait être fort impressionnant de se retrouver ici pour la première fois…

Le jeune garçon lui-même, bien qu’il eut l’habitude de vivre en des lieux semblables et similaires, peut être moins luxueux même, avait encore du mal à s’habituer aux richesses de cet Hôtel, aux décorations et finissions, à tant de luxe. La demeure était immense, et Laurens avait bien du mal à prendre ses marques, trouver ses repères. Mais en cet instant, il mettait volontiers cela de côté, voulant avant tout savoir si Joie avait passé une bonne journée. En parlant des domestiques, le coup que lui avait fait le valet avait choqué Laurens, qui ne s’en remettait toujours pas. Souriant pour la circonstance, il se détendit pourtant…

"Ah oui mes domestiques… Oui c’est vrai que cela parait assez étrange au départ… On s’y fait avec le temps tu sais Joie. Ca m’oblige à être sérieux moi aussi"

Taquin et moqueur, Laurens n’était jamais en reste lorsqu’il s’agissait de rire, s’amuser, ou même blaguer quelque peu. Joyeux et bon vivant, il avait ce gout prononcé pour le rire et le jeu, ainsi que pour la bière naturellement. Il pouvait également, se tourner volontiers en dérision, et cela était chose plutôt rare, à ce qu’il avait cru entendre, pour les nobles. Pourtant, Laurens ne se considérait certainement pas exceptionnel, loin de là même. S’il commettait une erreur, il le reconnaissait volontiers, car après tout, il n’avait pas la science infuse, et le savoir parfait…

"Me sentir bien ? Oui, avouons clairement que le cadre est idéal, le confort certains, et avec ces domestiques… C’est juste que…"

Regardant autour de lui, comme pour s’imprégner de cette atmosphère si particulière, et encore si peu familière pour le jeune homme, Laurens garda un cours moment le silence, comme pour penser plus profondément à ce qu’il ressentait, ici, là, en ce lieu…

"Peut être avec le temps oui… Je me dis que c’est une chance surtout de vivre ici… Mais avec un peu plus de monde, une famille en ses murs, l’endroit serait tellement plus vivant"

Des mots qui sonnaient comme un souhait, un vœu. Son attention se reporta alors sur la demoiselle, assise à ses côtés, après un cours instant de flottement dans le vague et la pensée…

"J’imagine que tu dois avoir des journées bien remplies Joie. Et tu trouves le temps d’étudier. "

Impressionné ou tout simplement admiratif, Laurens trouvait que Joie était une femme qui avait de la volonté et un but, ce qui était tout à fait admirable…

"Pour ma part, un tour à la Chancellerie, pour travailler un peu dans mon bureau. Rien de bien passionnant en ce moment, c’est très calme. Et puis, j’ai visité après ça un peu plus cette demeure. "

S’enquérant du bien être de son invitée, Laurens l’interrogea alors…

"Voudrais-tu boire quelque chose ? Tu as faim Joie ?"

Elle l'écoute parler sans l'interrompre, sa voix est posée, reposante... tout le contraire de Joie qui parle beaucoup sans réfléchir...

C'est vrai que de vivre tout seul dans cet immense hôtel cela va finir par être insupportable Laurens... Déjà chez moi je m'ennuie un ptit peu quand je suis seule et pourtant ma demeure n'est pas grande... Bien que j'ai un chat adorable et très câlin qui remplit mon petit espace... Et je fais mon ménage, je m'occupe de mon jardin, de mon potager... C'est que je n'ai pas de domestique moi ! "Sourit"

Tu es très agréable Laurens, tu vas très vite te faire des amis à Bruges qui viendront te voir... Pour la famille, si tu parles de ton père et ta mère, tu m'as dit qu'ils ne sont pas très loin... J'espère qu'ils viendront te voir.

Après avoir fini sa phrase Joie se demande si c'est de sa famille dont il parlait ... Ou s'il parlait d'une vie de couple avec des enfants, une femme qui le chérirait et l'aimerait... elle préfère ne pas lui demander, en plus ça ne la regarde pas et puis ça la mettrait très mal à l'aise de parler de cela avec lui...

Boire !... Manger !... Je veux bien Laurens... Je cours depuis se matin et je n'ai même pas pris le temps de me désaltérer ni de manger.

Elle se rend compte que c'était bien qu'il l'ait invité, ça lui permettait de souffler un ptit peu... De plus elle se sentait très bien, l'atmosphère était très chaleureuse et reposante...

Je ne suis pas difficile Laurens, je prendrais comme toi... Je suis sûre que ton choix sera très bien.

Elle le regarde en souriant tout en essayant d'enlever cette mèche rebelle qui n'arrête pas de lui chatouiller sa joue gauche...

Joie avait cette force en elle, cette douceur, ce côté paisible qu’elle communiquait volontiers et si aisément, qu’elle irradiait de part sa joie, c’était le cas de le dire. Souriant en écoutant avec attention son invitée, Laurens était rassuré, en confiance par les dires de la jeune femme. D’une complicité certaine entre eux, ils étaient devenus très vite amis. Il fallait dire également que la Lieutenant n’avait rien de désagréable en sa façon d’être, et il aurait été très difficile de ne pas l’apprécier. L’héritier fit une moue grimaçante lorsqu’elle évoqua la grandeur de cette demeure. En premier lieu, assurément, la taille et le vide qu’elle représentait avait mit à l’aise Laurens. Mais pour autant, il ne désespérait pas de s’y habituer un jour. Au moins, il ne se battait pas pour la salle d’eau ou pour avoir un petit coin paisible rien qu’à lui. Rigolant de bon cœur à la remarque de la jeune femme sur les domestiques, Laurens ne pu qu’acquiescer en gardant ce sourire si sincère et amusé…

"Merci beaucoup Joie. J’ai hâte qu’ils viennent oui… après tout... C’est chez eux ici."

Se tournant pour interpeller le valet, resté près de la porte du salon close, Laurens le regarda pour l’appeler, quant le domestique vint à sa rencontre de lui-même. Dans sa jeunesse, l’héritier avait également été entouré de serviteurs, certes, mais jamais en aussi grand nombre. Pour le coup, il était parfois un peu perdu avec les noms, les fonctions, et autres commodités du genre. Le valet droit et humble, attendait la demande du maitre des lieux, tandis que Laurens se penchait pour lui parler sans vouloir trop le commander…

"Nous pourrions avoir un gouté ?"

"Bien Monsieur."

S’en retournant, pour sortir du salon quelques instants, le valet alla s’enquérir de sa mission si l’on puisse dire, tandis que Laurens revenait écouter son amie, venue si gentiment lui rendre visite. Il imaginait quelque peu la fonction de Joie, et se doutait que cela ne devait pas être souvent tous les jours. En attendant, Bruges était assez calme, selon lui du moins, et ce que l’on lui avait dit, les affaires impliquant la maréchaussée n’étaient pas excessives. C’était ainsi donc une bonne chose. Contemplant un cours moment, le feu dans la cheminée, qui laissait rayonner sa douce chaleur dans la pièce, le jeune garçon attendait le gouté avec impatience, commençant lui aussi à avoir un peu creux…

"Tu as bien faites de venir alors Joie, ça te permet de te reposer un peu comme ça."

La porte du salon s’ouvrit à nouveau, le valet étant accompagné d’un de ses disciples, qui portait en ses mains, de quoi servir le gouté. Posant un plateau, sur une petite table proche du canapé, le valet servit alors de l’infusion, qui était accompagnée de pâtes de fruits, de fruits secs enrobés de sucre ou pilés et malaxés avec du miel, avant d’adresser un salut au jeune homme, toujours assit dans le canapé…

"Le Maître désire t’il autre chose ?"

"Euh… non merci, c’est parfait."

Revenant à sa place initiale, proche de la porte du salon, tandis que l’autre valet venu en renfort, quittait la pièce, Laurens, contemplant le service apporté, sourit à Joie en l’invitant à se servir d’un geste de la main…

"Et bien, Joie, sers toi je t’en prie."

Prenant quelques pâtes de fruits, avant de les déguster avec gourmandise, le jeune garçon se voyait satisfait de pouvoir grignoter quelque peu avant le diner, qui ne serait pas pour tout de suite. Puis, pour se désaltérer, il vint se rincer avec l’infusion, tandis qu’il prenait garde de ne pas se bruler la langue maladroitement...

En voyant le plateau arriver Joie eu un grand sourire, elle adore les pâtes de fruits et l'infusion parfumée le salon...
A la demande de Laurens Joie se sert… l'infusion est très bonne et la pâte de coin un délice...

Ta cuisinière a des mains en or Laurens cette pâte de coin est très bonne... J'ai essayé d'en faire, mais c'est un désastre... ou trop dure, ou trop molle... Elle le regarde en riant tout en dégustant la pâte de coin...

Après une bonne demi heure il ne restait plus de pâtes de coin ni d'infusion sur le plateau, Laurens lui aussi était gourmand... on ne pouvait pas dire qu'ils n'avaient pas apprécié cet excellent goûter.

Je te remercie pour ce délicieux goûter Laurens, c'était très bon et j'ai apprécié le temps passé à tes côté... Malheureusement toute bonne chose à une fin… Je dois y aller, j'ai encore beaucoup de choses à faire et il commence à se faire tard.

Joie se tourne en direction de la fenêtre, il commençait à faire sombre, la nuit n'allait pas tarder à tomber ou c'est qu'il faisait très nuageux...

Laurens appréciait que Joie se régale des petits mets proposés pour le gouter. D’ailleurs, lui également savourait les sucreries avec plaisir, gourmand comme il l’était. Et très vite, toutes les pâtes de fruit furent englouties, tandis que malgré le bon moment passé avec la Lieutenant, le temps filait toujours, bien trop vite au gout du jeune héritier. Souriant toujours à son amie, il finissait son infusion, tandis que Joie le complimentait sur sa cuisinière. A ses mots, Laurens riait de bon cœur, précisant un détail qui lui semblait important…

"Oh oui, je lui ferais part de ton compliment Joie, mais c’est un cuisinier tu sais, pas une."

Se levant à la suite de son amie, qui souhaitait prendre congé, devant surement avoir encore beaucoup d’occupations avant de finir cette journée si paisible et agréable, Laurens accompagnant son invitée jusqu’au hall, tandis que la porte du salon leur était ouverte par le valet, toujours debout près de celle-ci, remerciant son amie pour sa visite fort agréable…

"Je comprends Joie. Merci pour ta venue et ta visite. Cela m’a fait très plaisir aussi. Je te souhaite une bonne fin de journée surtout. Et puis, tu sais que tu peux venir me faire un coucou quand tu le souhaites."

L’héritier était quelqu’un d’amical et très souriant, chaleureux. Il proposait là à son amie, avec bon cœur, de venir autant qu’elle le souhaiterait. Et puis, sur un plan plus pratique, il n’était jamais inutile de se trouver en bon terme avec la maréchaussée de la ville, et la Lieutenant qui plus est. Adressant une bise à son amie qui le quittait, et s’en repartait sur la place Saint Ange, Laurens salua le valet qui refermait correctement la grosse porte de l’Hostel derrière lui, avant de monter en son bureau pour y travailler quelque peu. La nuit tombait maintenant sur Bruges, et le diner arriverait assez vite. Le jeune homme avait lui aussi encore quelques parchemins à rédiger, et il voulait se mettre à jour avant d’aller se coucher, lui évitant ainsi de veiller trop tard…

Installé derrière son bureau, à la lueur des bougies, sa plume en main, Laurens rédigeait quelques missives, tandis que le feu crépitait dans la cheminée, libérant une douce chaleur agréable et réconfortante. Le jeune garçon redoutait par-dessous ces instants précis, lorsque la nuit tombe sur la ville, que le froid s’installe dans la bâtisse, que le silence se fait pesant. La solitude semble alors resurgir du néant, et le moral du jeune héritier s’en voit affaiblit. Une douce odeur délicate se faisait dès lors sentir, annonçant qu’en cuisine, le repas se préparait avec hardiesse. Bientôt, Laurens entendrait la petite clochette annonçant que le diner était servit. Là encore, ce n’était guère réjouissant de se voir seul, attablée dans l’immense salle à manger, assit seul à cette grande table, tandis que le silence, une fois encore, pèserait sur sa soirée. Soupirant malgré lui, le jeune homme se replongea dans sa missive, effleurant le délicat papier de sa plume, s’appliquant à écrire ses mots avec finesse…

Avant de sortir Joie regarde une dernière fois le grand hall et se majestueux escalier central en se demandant quand elle reviendrait voir Laurens...

C'est moi qui te remercie de m'avoir invité Laurens !... Je te souhaite également une très bonne fin de soirée... Je viendrais de temps en temps te faire un ptit coucou, si je trouve un ptit peu de temps libre bien sûr.

Après avoir fait la bise à Laurens Joie salut d'un signe de la tête le valet et se retrouve sur la grande place sainte Ange... Un dernier regarde, un ptit signe de la main à Laurens avant que la grande porte de l'hôtel ne se referme... A très bientôt Laurens !

Joie se tourne et part en direction de la mairie, sa journée de travail n'était pas terminée... Elle devait aller voir les annonces des offres d'emploi, allait ensuite surveiller le marcher et avant de partir chez elle, elle devait aller faire un ptit tour à la maréchaussée au château voir si ses sergents n'avaient pas de souci... Dur dur d'être lieutenant, mais elle aimait sa fonction, au moins elle n'avait pas le temps de s'ennuyer...

Un jour, en fin d'après-midi, un coursier en livrée arriva à l'Hôtel de Gilraen sis en la belle Bruges. Sans tarder, il remit un pli destiné à l'héritier de la famille. La main de la comtesse de Nijmegen était aisément reconnaissable.

Citation :: Mon très cher fils,

c'est le coeur lourd que je t'écris ce jour d'hui afin de te faire part d'une nouvelle qui me bouleverse. Je suis si désemparée depuis que j'en ai été informée que je sens ressurgir en moi des réminiscences du désespoir qui me prostra pendant des semaines lors de mon veuvage, avant mes espousailles avec ton père. Je ne sais comment t'annoncer une telle chose avec ménagement; je vais donc te le dire sans plus de détours.

Laurens, ton oncle Erel est décédé. Le Très Haut l'a cueilli en pleine bataille entre une bande d'hérétiques et les forces béarnaises, le premier novembre dernier. C'est sa veuve qui m'a écrit pour m'en informer. Elle m'a du même coup annoncé que mon frère avait eu descendance avant de mourir: deux petites filles dont l'une ne semble pas être en santé. Je n'en sais malheureusement pas plus.

En ces heures d'affliction, il m'est particulièrement douloureux d'être loin de vous tous. Me voici seule à Saincte-Ménehould où je m'étais retirée pour y trouver un peu de paix. Vous me manquez tant, ton père, ton frère, ta soeur et toi. Je ne peux en outre m'empêcher de me déquiéter pour toi, te sachant également seul de ton côté. Comment se passe ton installation à Bruges? Nos gens te traitent-ils bien?

Je prie pour le salut de ton oncle, qui a assurément trouvé sa place dans le Soleil. Je prie aussi pour toi, mon trésor, et espère que tu me donneras vite des nouvelles. Le silence qui enveloppe mon chagrin est insupportable.

Ta mère qui t'aime,

Arielle

Brugeois discret Nombre de messages : 144 Date d'inscription : 02/12/2008

Un pigeon se posa sur le rebord de la fênêtre et déposa un petit parchemin...

1, Place Saint Ange : Hôtel de la famille de Gilraen Untitl10

Brugeois connu Nombre de messages : 300 Date d'inscription : 09/09/2008

1, Place Saint Ange : Hôtel de la famille de Gilraen Hosteldegilraenbruges

La fin de l'après-midi flamboyait sur les formes élégantes de l'Hostel de Gilraen lorsque la comtesse de Hoorn y posa son regard.

Au cours des longues années d'absence de la maîtresse des lieux, rien n'avait changé céans. L'orgueilleuse demeure, toute en flèches et nobles dentelles, n'avait pas pris une ride depuis que le célèbre Jeanjacob, sa nouvelle épouse Arielle et les enfants de cette dernière avaient quitté les lieux pour tenter le destin sous d'autres cieux.

On ne pouvait en dire autant de la dame qui descendait à présent de son carrosse avec l'aide de sa canne et de ses laquais. Droite et digne comme le commandait sa nature intime plus que ses titres, la vieille femme n'en était pas moins rendue à l'hiver de sa vie, comme en témoignait la neige gagnant du terrain dans sa chevelure. Tout en elle respirait une haute noblesse naturelle et simple, des mains délicates où brillaient seulement deux joyaux jusqu'aux pattes d'oie s'élargissant en étoiles rieuses aux coins de ses yeux.

Détachant ses prunelles des murs où était né son bonheur conjugal, elle se retourna vers un second carrosse, arrivé juste après le sien, et d'où descendait à présent une fille rougeaude retenant avec peine l'énergie pétulante d'une enfant d'environ deux ans.

Aglaé, entrez sans tarder, ne m'attendez pas, murmura Arielle alors que ses faibles paroles étaient emportées par le vent. La jeune femme ne l'avait guère entendue mais, les laquais sachant que la comtesse ne pouvait parler normalement, ils s'empressèrent de transmettre le message.

Tandis que ses gens s'activaient à décharger les véhicules de lourdes malles, la vieille femme ressortit de sa poche la missive qui l'avait lancée sur la route de la Venise du Nord. Sur le vélin, une écriture en pattes de mouches rappelait à Arielle à quel point son flamand était rouillé.

1, Place Saint Ange : Hôtel de la famille de Gilraen Lettredebruges

Elle n'avait pas tout compris, excepté l'essentiel: Laurens, son fils héritier, avait disparu depuis plusieurs mois. Personne ne savait où il était, mais tout le monde s'entendait sur l'étrangeté de son comportement avant qu'il ne s'éclipse. Après avoir perdu son aîné Mathieu en de mystérieuses circonstances, Arielle n'était pas prête à accepter un second drame.

Pas Laurens, pas lui. Il était forcément quelque part. Vivant. Il fallait qu'il soit vivant.

Il fallait qu'elle le trouve.

Marchant d'un pas décidé malgré sa canne, la vieille comtesse s'engouffra dans sa demeure sans s'émouvoir des souvenirs qui surgissaient de chaque pierre, chaque odeur. Le temps n'était guère aux attendrissements, mais à l'action.

Goedendag Mevrouw Van Gilraen, sussura un homme dans la fleur de l'âge, paré comme un bourgeois. Ik ben uw Butler, Gijsbert. Welkom bij uzelf.

Comprenant qu'elle avait affaire au même majordome qui lui avait écrit la lettre à propos de son fils, Arielle le salua tout en l'étudiant.

Le bonjour à vous, Gijsbert, chuchota-t-elle. Vous devrez me parler en français car j'ai oublié l'essentiel du flamand que j'ai appris autrefois.

Une pause, puis elle ajouta: D'ailleurs, préparez-vous à accueillir toute une livrée francophone. Mon amie Beeky me rejoindra sous peu avec sa mesnie. Je veux qu'elle soit reçue avec tous les égards.

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